Jeumont : « nos lecteurs ont aimé  » (#79)


« Hamnet »
de Maggie O’FARRELL

La perte d’un enfant au XVIè siècle, au sein d’une famille anglaise. Cet enfant n’est pas n’importe qui. D’abord c’est le frère jumeau de Judith, une petite fille qui ressemble trait pour trait à son frère. Beaucoup de gens les confondent. De quoi est mort ce petit garçon ? De la peste, véhiculée par des rats. C’est le début d’une épidémie. Si au départ c’est la petite jumelle qui en est atteinte, c’est pourtant son frère qui en mourra. Judith s’en sortira indemne. Leur mère, Agnès, est pourtant grande connaisseuse des plantes qui guérissent. Les villageois font souvent appel à ses remèdes pour soigner leurs maux.  Agnès a toujours gardé l’habitude d’errer dans la nature et a le don d’observer les âmes et d’anticiper les événements. Mais jamais elle n’aurait pu croire en la disparition de son fils. Son mari, le père de ses enfants est presque toujours absent de la maison. Il est revenu trop tard après la mort du petit garçon. Ses affaires le mènent trop souvent à Londres où il crée et joue des pièces de théâtre qui connaissent de plus en plus de succès. Cet homme n’est jamais nommé dans ce livre, c’est William Shakespeare. Son fils s’appelait Hamnet, (proche d’Hamlet, titre d’une de ses plus célèbres oeuvres).

Mon appréciation : une écriture sensible et romanesque pour décrire les liens qui unissent le frère et la soeur, le deuil impossible du couple atypique formé par Agnès une mère aimante et proche de la nature, et son mari lettré, jugé improductif par son père artisan gantier et colérique.

Agnès cligne des yeux. Elle se trouve bien là, dans le théâtre de son mari, où le spectacle  va commencer. Deux acteurs se tiennent sur la scène en bois, discutent entre eux comme si personne ne les regardait, comme s’ils étaient parfaitement seuls… Tout à coup, les acteurs parlent d’une vision qu’ils redoutent. Agnès comprend soudain. Ce dont ces hommes discutent, ce qu’ils cherchent, ce qu’ils attendent est une apparition, un fantôme. Ils le veulent et le craignent en même temps.

« Hamnet » de Maggie O’FARRELL – Belfond éditions – 368 pages

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